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Loverval / Histoire

Loverval est, historiquement, un très ancien village, caché dans l'écrin de ses bois et de ses eaux.

L'origine de ce nom est incertaine :

-         " La Vallée de Lovier ", du nom d'un propriétaire germanique ou bien

-         " La Vallée des Loups (ou du Loup) ", selon l'explication populaire.

L’endroit s’appelait Loverna en 844, Lovervaulx en 1390, Louerval en 1651.

Sur la carte ci-dessous datant de la fin du 17ième siècle, c’est le nom Louvervalle qui est mentionné. 

Dans l’atlas de Ferraris (premier atlas de Belgique datant de 1777), c’est le nom de Louverval qui est mentionné.

On peut distinguer sur la carte la présence d’un lac (voir la flèche jaune) au même endroit qu’aujourd’hui.

L’orthographe et même la signification des noms de sites, de villages ou de villes ont évolué avec le temps et avec les diverses occupations (romaine, germanique, espagnole, autrichienne, hollandaise, française)….

Cette évolution est parfois volontaire et peut avoir une justification.

Par exemple, Montigny-le-Tilleul (ou aussi Montignies-le-Tilleul) s’appelait au 17ième siècle Montigny-le-Tigneux.

Selon le dictionnaire  de français rédigé par Richelet en 1680 « tigneux » signifiait

-Tigneux, tigneuse, ou teigneux, teigneuse, adj. : ce mot se dit des personnes seulement, et signifie

qui a la tigne, qui a de la galle à la tête. [ Il est  tigneux. Elle est tigneuse. ]

On est donc bien loin du beau «le  tilleul », terminologie qui a remplacé  «le tigneux » au 17ième siècle pour des raisons que l’on comprend.

Les noms peuvent aussi fortement varier selon les langues : Mons (FR) ou  Bergen (NL), Lille (FR) ou Rijsel (NL), Liège (FR) ou Luik (NL) ou Lüttich (D) ou Lîdje (W)   etc…etc…

La route N5 de Charleroi vers Philippeville a deux cents ans. C’est un axe nord-sud, rectiligne, stratégique, commercial et touristique conçu par des ingénieurs français et ouvert au trafic sous l’impulsion des  hollandais vers 1820. Cet axe  coupe le territoire de Loverval en deux parties.

À l'Est  s'étendent  « le Village » ou « le vieux Loverval » et « les Morlères ».

A l'Ouest s’étendent « le Try d'Haies » et « le Chêniat ».

Le « Try d’haies » regroupait jadis des  terres peu fertiles livrées aux pauvres manants à l’écart de la réserve seigneuriale. C’était du temps de la féodalité. Les  « haies » ou « bois sauvages » abondaient sur les collines proches des rives de la Sambre. Elles attiraient le gibier et … les chasseurs.

Le « Chêniat »,  mot signifiant bois planté par opposition à un bois sauvage. Cette partie de Loverval est caractérisée par un quartier résidentiel aisé construit entre les deux guerres par la bourgeoisie aisée carolorégienne. On y trouve plusieurs villas de l’architecte moderniste belge, Marcel Leborgne. Certaines villas sont classées aujourd’hui.

Le relief de Loverval est inégal, entrecoupé des vallées du ruisseau du Fond des Haies, d'une part, et du ruisseau du Draguet ou de Saint-Hubert, de l'autre.

L'altitude varie de 155 à 210 mètres.

La surface de Loverval est de   424 ha  et le nombre d’habitants était de 1.937 en fin 2014.

En plus de son excellent renom, la commune possède des institutions de haute renommée et certaines curiosités, notamment

Institutions

-         Le centre sportif de l’ADEPS, installé dans l’ancienne Ferme du Château, qui fut reconstruite en 1845. Elle est située à l’Allée des sports.

 

-          Sur les ruines d'un château fort datant du 13ème siècle, s'élève le château de Loverval de style néo-classique.  La partie la plus ancienne du château  aurait été construite par Louise-Martine de Flaveau de la Raudière, baronne de Loverval et d’Ermeton-sur-Biert vers les années 1770. C’était une résidence d’été et un relais. Le château a ensuite appartenu à la famille des Princes de Mérode.  Le château et son parc sont devenus en 1940 la propriété des Sœurs de Charité de Jésus et de Marie,  après le départ du dernier seigneur de Loverval, le Prince Louis de Mérode. Le domaine s’étend sur une superficie de vingt-sept hectares comprenant  bois, prairies, verger, potager emmuraillé, l’Institut Notre-Dame de Loverval et un centre spirituel.

- L’IMTR et le Centre des grands brûlés implantés dans le cadre verdoyant du bois de Scouffe

- Le musée Marcel Collet logé dans la bibliothèque de Loverval (ancienne école communale sur la route de Philippeville) et le musée d'Histoire et d'Archéologie de Marcinelle à l’avenue des Muguets, 16, donc tout près de notre site.

- Les « Grands Lacs » et le Centre social de Délassement avec piscine fonctionnelle en été, accessible par l'allée des Cygnes.

- C’est là que se situe en grande partie le terrain d’exercices (et parfois de souffrances) de notre club des Quadrupèdes.

- Le site du bois du Cazier n’est pas à Loverval, mais à Marcinelle. Il constitue le second site d’exercices et de souffrances lors de la grimpette au sommet du terril.

Curiosités

-Le village de Loverval appartenait au 9 ième siècle à l'Eglise d'Aix-la-Chapelle.  Loverval dépendait également de la Commanderie des Templiers de Bertransart, puis passa à la Principauté de Liège, en 1155. Les autres communes de Gerpinnes (Acoz, Gerpinnes-Centre, Villers Poterie,…) appartenaient à cette période au Comté de Namur.

-L'église actuelle date de 1742 et est dédiée à Saint-Hubert, vénéré pour les maux de tête, de dents, les maladies mentales,  la rage   et les ensorcellements. Elle convient donc particulièrement à notre club lorsque nous appliquons la devise des légionnaires français « Marche ou crève ! ». L’église a été construite en pierre du pays. Elle  est encore entourée du cimetière.

-Une brasserie seigneuriale existait au 16è siècle. La famille Watillon en fit une brasserie familiale en 1888. La seconde guerre mondiale mit fin aux activités de brassage de la bière. Elle est bien évidemment située à la rue de la brasserie à Loverval.

-Le site préhistorique (paléolithique supérieur) de la grotte des Sarrasins. Les objets découverts sont visibles au Musée archéologique Marcel Collet de Loverval.

-Le site attribué aux Templiers. Les ruines sont  accessibles par l'allée des Templiers.

-Le massif karstique du Borgnery, avec des résurgences fossiles, grottes, dolines et abrupts rocheux. Une ancienne carrière s’y trouve et abrite le mémorial des Fusillés.

Ces trois dernières curiosités seront développées ci-dessous car elles se rencontrent sur nos circuits de balade.

Le site de notre marche nordique

Le toit de notre kiosque est indiqué par la flèche rouge. Le kiosque est établi au croisement de l’avenue des muguets et de l’avenue de la petite Suisse.

A noter qu’à l’altitude où est pris le cliché,  les bonnets et chapeaux sur nos têtes ne sont pas visibles…

Les lacs sont indiqués par les flèches jaunes. Ils sont  séparés par les infrastructures des piscines. Ces lacs sont alimentés par le ruisseau du Fond des Haies.

Un peu de géologie

Les roches calcaires (voir photo ci-dessous) sont des roches sédimentaires formées par des dépôts de coquillages et squelettes animaux, par une précipitation du calcaire dissous dans des eaux saturées de cet élément et par des anciens récifs coralliens. On trouve donc souvent dans cette roche des fossiles animaux.

Lorsqu’on brise un bloc calcaire, on peut sentir une (légère) odeur de cadavre qui rappelle l’origine biologique de cette roche.

Le calcaire réagit avec l’acide (chlorhydrique, acétique (vinaigre)…). Cette effervescence peut être utile au géologue qui doit, sur le terrain, reconnaître une roche calcaire.

Selon le type de calcaire, celui-ci est plus ou moins résistant et plus ou moins soluble dans les eaux acides. Ces phénomènes de dissolution des calcaires, via la circulation des fluides dans les diverses fractures et cassures, sont appelés phénomènes karstiques (grottes, dolines, pertes, aven, etc.). Le calcaire ainsi dissous peut se précipiter à nouveau pour former des  stalactites (tombantes) et des stalagmites (montantes) dans les grottes.

Le karst est une structure géomorphologique résultant de l'érosion hydrochimique et hydraulique de toutes roches solubles, essentiellement des calcaires. Les karsts présentent pour la plupart un paysage tourmenté, un réseau hydrographique essentiellement souterrain (rivières souterraines) et un sous-sol creusé de nombreuses cavités : reliefs ruiniformes, pertes et résurgences de cours d'eau, grottes et gouffres. Ces paysages sont assez fréquents.

Le terme « karst » est originaire de la région éponyme du Carso ou Kras, haut-plateau calcaire situé entre l'Italie, la Slovénie et la Croatie, dont la géomorphologie est très représentative de la « typologie karstique ». « Kras » fut ensuite germanisé en « Karst ».

Chantoir(e) karstique, dolines et diaclases visibles sur le site des balades

En contexte karstique (roches calcaires érodées), le chantoire ou chantoir, francisation du wallon tchantwère ou tchantwêr (chanter), désigne en Belgique et plus rarement dans le Nord et l'Est de la France, une perte hydrologique d'un cours d’eau pérenne ou temporaire, dans une dépression marquée (doline ou aven) qui se produit lorsqu'un ruisseau quitte la surface et poursuit son cheminement sous terre.

Il y a un ensemble de trois chantoirs, visible du chemin dans le bois du Prince. Le mieux est de prendre un peu de hauteur pour les admirer d’en haut. Malheureusement, le chantoir est souvent silencieux car le débit d’eau est insuffisant pour créer et amplifier le phénomène de chantoir.

Une doline (mot d’origine slave)  est une forme caractéristique d'érosion des calcaires en contexte karstique. La dissolution des calcaires de surface conduit à la formation de dépressions circulaires mesurant de quelques mètres (ressemblant souvent à un trou d’obus) à plusieurs centaines de mètres. On en trouve de très typiques au sommet des chantoirs dans le bois de Loverval (voir photos ci-dessous).

La grotte des Sarrasins ou des Sarrazins

La grotte des Sarrasins est située le long de l’allée des Templiers.

Le terme « Sarrasins », à l’origine, désigne les musulmans d’Espagne, de Syrie et d’Afrique du Nord.

A noter que le sarrasin est aussi une plante dont les graines sont utilisées en alimentation humaine et animale.

Et autre signification amusante : sarrasiner signifie travailler au noir et à bas tarif.

Mais, selon certaines sources de tradition orale, le nom de Sarrasins désignerait aussi, dans notre région, des Nutons, des petits hommes bienveillants connus pour habiter les grottes et ne se montrant qu'accidentellement aux gens de la contrée. On raconte que, si le soir, on venait déposer auprès de leur demeure du linge sale, des ustensiles ou de vieilles chaussures, on pouvait les reprendre le matin au même endroit, lavés et  parfaitement réparés et raccommodés, moyennant un pot de lait ou un morceau de lard.

On trouve l’appellation « Sarrasins » dans toute la Wallonie : dans le Grand Charleroi, le terme a désigné des édifices anciens : un château à Montignies-sur-Sambre, un prieuré à Jumet, une enceinte à Gilly, un monticule à Ransart et  des tours de défense.

Les habitants d’un quartier comme  Heigne (Jumet), voire d’un village comme Viesville sont affublés de ce surnom.

Le site de la grotte se compose en réalité de quatre cavités, creusées par l'eau dans le calcaire du massif karstique.

La grotte des Sarrasins se situe sur le versant est de la vallée du ruisseau du Fond des Haies, dans un resserrement de parois rocheuses, à hauteur des résurgences.

L’altitude du site est de 160 m.

La caverne exposée au nord-ouest est précédée d’un cône de déjection et surmontée d’un surprenant bloc rocheux en suspens. La galerie porte des traces d’érosion hydraulique.

Le réseau intérieur comprend plusieurs salles avec diaclases (fissures dans la roche, sans déplacement des parties), chatières (galeries étroites), plancher stalagmitique, concrétions et gours (dépots de calcite).

Le massif forestier  s’appuie sur le fond rocheux de la vallée, avec abrupts et dolines.

Des fouilles, commencées en 1961 par des spéléologues amateurs de la région, ont mis à jour un squelette humain datant de la fin de l'ère glaciaire (il y a 11.000 ans environ) et de nombreux objets taillés en os et en silex. C'est aussi dans ces grottes que furent découverts des dents ou ossements d'animaux  tels que l'ours des cavernes, le mammouth, le rhinocéros et le renne.

Ces cavités constituent aujourd'hui un refuge de première importance pour les chauves-souris. Le site est ainsi très favorable à l'hivernage du grand rhinolophe, une des espèces les plus menacées en Wallonie.

Un musée,  le musée Marcel Collet, est aménagé dans les locaux de l’ancienne école communale de Loverval qui abrite actuellement la bibliothèque. Le bâtiment est situé sur la route de Philippeville, en face du magasin « Mr Bricolage ». Il présente les pièces les plus représentatives des fouilles.

Ci-dessous des ossements d’ours.

Malgré les efforts de l’Administration Communale, qui ferma la grotte par une grille bétonnée, les pilleurs, vandales et curieux de tout poil continuèrent de pénétrer sur le site des Grottes, avec les saccages que l’on devine.

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